C’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleurs soupes, affirme le dicton populaire. Lors des élections fédérales d’octobre dernier, la droite populiste helvétique avait fait sienne cet adage, ressortant du congélateur le même programme que quatre ans auparavant: moins de dépenses, moins d’impôts, plus de sécurité. Le tout, bien entendu, saupoudré d’un zeste de Blocher. Les ingrédients étaient rances, mais la sauce avait pris.
Aujourd’hui, le premier parti de Suisse retourne au fourneau et s’apprête à nous resservir un vieux morceau faisandé sous forme d’affiche électorale. S’opposant à un octroi plus facile de la citoyenneté suisse, ladite affiche en avait dégoûté plus d’un en 2004: des individus basanés plongeaient leurs mains avides dans un récipient garni de passeports à croix blanche. La naturalisation n’est pas la soupe populaire, disait l’UDC, la nationalité suisse est un produit de luxe.