L’information n’aura échappé à personne, les Suisses ne souhaitent pas voir de nouveaux minarets dans leur sacro-saint territoire. Et pas une mince minorité, tous les cantons à quelques exceptions près. Soit, c’est la démocratie qui décide et il faut la respecter. Mais cela met deux choses en avant que l’on ne peut passer sous silence. La force de la démocratie silencieuse et l’image donnée à l’étranger.
Tout d’abord, c’est assez fou de constater qu’à part l’UDF et l’UDC (et même pas tous ses membres), tous les partis prônaient le rejet de cette initiative anti-minarets. Idem pour les milieux économiques et culturels. Mais en discutant ici ou là, on sentait poindre une frange grandissante de la population qui voulait exprimer par là une peur (ou un rejet net) des musulmans. Personne ne le disait à très haute voix, à part « ces sales racistes de l’UDC, mais nous on n’est pas comme ça, c’est différent ». Et pourtant, à force de ne rien dire, on n’en pense pas moins et dans le confinement douillet de l’isoloir, certains ont pu crier leur avis à une foule énorme composée d’un stylo, d’une feuille et d’un rideau rouge. Bravo, le courage…
Cette votation a aussi une conséquence assez dramatique sur l’image de la Suisse à l’étranger. Il faut néanmoins préciser que l’Helvétie, de part sa démocratie directe, est le seul pays à organiser des votes populaires sur des sujets aussi délicats. Si un scrutin identique était à l’ordre du jour chez nos voisins français ou autrichiens, le résultat serait, assurons-le, du pareil au même. La force discrète de l’isoloir, encore une fois. Mais bref, il n’en reste pas moins que les commentaires parus dans la presse et sur le web au lendemain de ce rejet des minarets sont éloquents. Petit tour d’horizon.