Commencée il y a quelques semaines, cette rubrique méritait bien une petite mise à jour, ou plutôt une quatrième version. Entre agacement convulsif et admiration béate, le quotidien regorge de ces moments contemplatifs.
J’aime le mois de septembre: quoi de plus savoureux que ce neuvième mois de l’année? C’est la période idéale pour prendre des vacances, car il n’y a plus de hordes de gens sur les routes et des wagons de benêts sur les terrasses des bistrots. C’est la période idéale pour vivre et non plus survivre comme en été. On perd 10 degrés et l’air redevient respirable. On peut faire trois pas sans se retrouver avec des auréoles sous les bras et on peut se balader à l’extérieur sans courir le risque de revenir avec l’impression d’être une écrevisse surcuite. Idéal, qu’on vous dit. Et puis c’est la période des feuilles brunissantes, des vendanges et de la chasse dans les restaurants. La belle vie de château sans les désagréments du plein été.
J’aime pas le petit chien-chien à sa mémère: ridicule, il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ces bestioles de 13 centimètres de long pour 6 de large. Il y en a un dans mon immeuble. Le visuel est désastreux. Un noeud dans les cheveux et le poil lissé. On ne dirait même pas un vrai chien, mais plutôt un gros rat sans personnalité. Ou tout au plus un peu de hargne. Car c’est les plus petits roquets qui ont le plus envie de vous mordre un mollet. Du moins jusqu’à ce que sa mémère vous dise d’un ton doucereux que c’est rien, qu’il voulait juste jouer et que c’est pas si grave s’il repart avec une bouchée de votre mollet. Mais plus que le visuel, c’est le sonore qui tourne à la tragi-comédie. Le chien-chien parfait ne sait pas aboyer comme un vrai Médor des banlieues. C’est plus un éructement plaintif qui ne ressemble à rien. Aucune once d’autorité, aucune présence, aucun charisme. Rien. Et en plus le chien-chien aime plus que tout aboyer sans raison pendant une durée qui vous paraît longue et qui vous donne des envies de piétinement. Ou pardon, gentille mémère, c’est pas si grave si j’ai piétiné votre chien-chien au noeud-noeud…