J’aime pas Noël. Noël est le jour le plus long de l’année : dans tous les commerces, il commence fin octobre. Surtout maintenant que la sauce d’Halloween s’est figée dans son cholestérol d’importation. Les sapins se coupent en masse, à la même période, pour finir déplumés au moindre éternuement le 25; les dindes s’étêtent en masse, plus tard j’espère, pour finir tout aussi déplumées le même soir. J’aime pas la lueur visqueuse dans l’oeil du commerçant qui fait sur un mois le bénéfice de l’année et qui est prêt à tout pour qu’on couche des billets devant lui.
Le plus beau cadeau de la religion au capitalisme, c’est Noël. Qui ne lui a pas rendu la monnaie de sa pièce, bien sûr. Noël et la religion ? Oui, oui, on se donne volontiers bonne conscience : on fait chanter au petit une chanson sur le petit Jésus, tandis qu’on se farcit la dinde avant d’aller à la messe de minuit, c’est tellement joli. C’est le seul jour de l’année où l’église est pleine, mais on s’en fout. On n’y croit pas, mais ça ne pose pas de problème: c’est beau une église pleine la nuit. On pense aux miséreux dans le monde en faisant trois amen tandis qu’on rote encore discrètement son foie gras. Jamais l’hypocrisie ne pue tant qu’à Noël. Lire le reste de cette entrée »