La culotte à l'envers est un webzine créé par une équipe de journalistes professionnels suisses pour exprimer leurs intérêts divers et leur goût de l'écriture et du partage.
Au rythme minimal d'un article par semaine, nous ferons part de nos étonnements, réflexions, critiques, coups de gueule, de griffe et de coeur.
L’oeuvre était présentée comme le film de référence sur Michael Jackson. Celui qui apprendrait aux fans à connaître ce gamin hors norme coincé dans le corps d’un homme de 50 ans. Celui qui allait expliquer à un public avide ce qu’il n’avait jamais réussi à comprendre des énigmes qui entourent le King of pop.
Il y eut d’abord son talent exceptionnel et précoce. Comment expliquer qu’un garçonnet de six ans possède une telle aisance sur scène? Bien sûr, il y a le drill intense imposé par un père omniprésent et omnipotent. Mais cette explication met trop vite de côté l’instinct d’un Michael déjà bête de scène.
Il y eut ensuite le succès, et bien plus encore l’entreprise Michael Jackson. L’artiste a su avant tout le monde faire de son nom une marque, faire de sa personne un bien de consommation, faire fructifier une renommée naissante. De l’étoile filante qu’il aurait pu devenir, il a créé, mythes à l’appui, une star, voire un dieu.
Travaillant dans les médias depuis quelques années maintenant, j’ai des difficultés à appréhender la manière dont le public voit et comprend son journal, téléjournal, site d’information ou son émission de radio. Je me demande donc si ce public se rend compte à quel point l’été est une période difficile pour nous, les journalistes. Car c’est l’époque du « Grand Vide », du « Grand Rien ». Du manque d’informations, quoi.
Les administrations fonctionnent au ralenti (à part l’Office fédéral de la statistique, Dieu le bénisse), les entreprises aussi, obtenir une interview est une gageure (« Il est en vacances », entend-on à s’en percer les oreilles).
Les politiciens quant à eux bronzent ou prennent des cours d’allemand, car ils ont bien compris que le téléjournal ne fait pas autant d’audience que d’habitude. Donc pas besoin de se fatiguer, sauf pour ceux qui entrent dans la course au Conseil fédéral, mais ceci est une autre histoire.
Il y a longtemps, j’ai dû suivre un cours de philosophie. Je n’en ai rien retenu, à l’exception d’une discussion qui s’y était tenue à propos de l’effet de l’art sur l’être humain. Une camarade se demandait pourquoi la musique nous transportait, alors que ce n’était pas le cas (pour elle et pour bien d’autres) pour la peinture par exemple.
Notre professeur avait alors expliqué que la musique nous « touchait » littéralement, que les sons avaient un impact réel sur nos oreilles, un impact physique. En revanche, regarder un tableau pouvait nous procurer une impression, mais la toile n’entrait pas en contact direct avec nos corps et nos sens.
A l’époque, j’avais trouvé l’explication convaincante. Elle ne résout toutefois pas tout. Car si l’on est « touché » par la musique, comment expliquer que certains artistes parviennent à nous « transporter », à nous émouvoir au-delà du raisonnable? La compositeur et chanteuse Regina Spektor en fait partie. Après le succès de « Begin to hope », elle sort cette semaine son 5e album, « Far », qui est sans doute sa meilleure création et la plus aboutie.
La famille, Camilla Läckberg en est hantée. Ni par la famille modèle, ni par celle qui se déchire, mais par celle qui a érigé le secret et le silence en mode de vie. L’auteure suédoise avait déjà utilisé ce canevas dans « La Princesse des glaces », son premier roman traduit en français. Son deuxième opus traduit, intitulé « Le Prédicateur », ne déroge pas à la règle.
Comme dans « La Princesse des glaces », le lecteur retrouvera avec un certain plaisir la belle Erica Falck et Patrick Hedström, son policier de compagnon. Il sera à nouveau plongé dans l’univers du petit port de Fjällbacka.
A la différence que la petite ville se transforme de glaçon dans l’hivernale « Princesse » en station balnéaire à la mode dans l’été du « Prédicateur ». Changement d’ambiance radical mais même sensation d’étriquement des petites villes de province suédoises, complexées par rapport à leurs voisines plus grandes.
Autre similitude, on l’a dit, la thématique de ce roman policier: la famille et ses lourds secrets. L’enquête débute à la découverte du corps martyrisé d’une jeune touriste. Sous le cadavre sont disposés deux squelettes très anciens.
Ces derniers temps, je me suis intéressé au phénomène du buzz. Un mot qu’on utilise à tort et à travers. Un mot qui en devient énervant. Mais qui est aussi révélateur d’une nouvelle donne.
Donc, Susan Boyle a été vue par près de 150 millions de personnes. C’est comme si toute la population de la Russie avait cliqué sur la vidéo. Dans un autre registre, l’événement créé par T-Mobile à Londres, durant lequel plus de 13’000 personnes ont notamment chanté « Hey jude », a aussi été visionné des millions de fois sur Youtube.
Les exemples ne manquent plus. Bons buzz, mauvais buzz, l’important c’est le nombre de « views » sur Youtube, c’est la rumeur qui court, qui vole.
On sait aujourd’hui, avec un nombre d’exemples conséquent à l’appui, qu’un buzz peut faire beaucoup de tort. Il n’y a qu’à voir dernièrement l’exemple de la vidéo de Domino’s Pizza dans laquelle des employés crachent sur des pizzas qu’ils préparent. Certaines sociétés en prennent plein la gueule, si vous me passez l’expression. Et cela, ça me fait doucement sourire.
Deux choses. Il existe deux choses qui font que je suis moi et que vous êtes vous, reconnaissables entre tous.
Bien sûr, nous avons des caractéristiques physiques qui nous sont propres. Mais il n’y a que deux aspects externes qu’on ne partage avec personne d’autre. Le dessin des veines de la rétine et celui des empreintes digitales. Et l’Etat veut que chaque citoyen suisse lui cède l’un des deux gracieusement.
Car ne nous méprenons pas. La votation suisse du 17 mai prochain sur le passeport biométrique ne tourne pas uniquement autour de la question de la très controversée base de données centralisée que préconise le projet de loi. Les inquiétudes à propos de cette centralisation sont légitimes. Mais le vrai débat est plus global.
Comment transposer à l’écran un pavé en deux heures de film? Comment rester fidèle à une intrigue touffue à l’extrême? Comment ne pas décevoir les fans, les millions de fans de la trilogie? Comment choisir son héroïne, alors que chaque lecteur s’en est fait une idée précise?
Peter Jackson s’est à coup sûr posé mille fois chacune de ces questions, lorsqu’il a porté à l’écran le « Seigneur des anneaux ». Il a été rejoint dernièrement dans ses questionnements par le danois Niels Arden Oplev, qui vient de terminer la réalisation du premier tome de la série « Millénium », de Stieg Larsson.
« Millénium » tome un, tiré du roman « Les hommes qui n’aimaient pas les femmes », sort sur les écrans suisses mercredi. Critique engagée d’un Dragon adorateur de la trilogie.
Je prends quelques minutes en ce morne dimanche pour vous faire partager mes dernières émotions musicales. Elles proviennent de deux femmes, aussi différentes que le jour et la nuit. J’ai nommé la Suédoise Miss Li et l’Américaine Melody Gardot.
Miss Li, c’est pour entamer la journée par deux pas de danse et un air dynamique dans la tête. Une petite voix presque enfantine, une rythmique entraînante, un petit côté cabaret, une interprétation rigolote, un piano léger qui donne le ton. A conseiller avant de commencer une dure journée de travail. Son best-of n’est pas tout récent mais se goûte comme un bonbon à la menthe. Elle vient de sortir un nouvel album, dont je ferai la critique tout bientôt. En attendant, vous pouvez l’écouter sur le site de la chanteuse.
Voici de quoi vous convaincre de vous lever de bonne humeur…
Comme tout amateur de polars le sait, l’heure et la mode sont aux écrivains nordiques. Islande, Norvège et Suède se partagent la part du lion des ventes de romans policiers ces dernières années. Il est rare de dégoter un polar allemand. C’est chose faite avec « Das system », de Karl Olsberg, qui vient de sortir en traduction française et dont voici une critique. Je vous recommande le site du livre, qui est vraiment bien fait.
« Das system », c’est Pandora, un virus informatique qui devient, à force de croître et d’envahir les terminaux mondiaux, une véritable intelligence artificielle. Elle peut alors s’immiscer dans n’importe quel système informatique sans être repérée et en faire ce qu’elle veut. Et elle ne veut pas que du bien à l’humanité. Il faudra toutes les ressources des protagonistes humains pour en venir à bout et pour protéger l’être humain. Mais attention, la fin du roman réserve une surprise et c’est l’inventivité de l’esprit qui réussira à prendre le dessus sur les « neurones artificiels ».
Rêve de fan de science-fiction, me direz-vous? Une intelligence artificielle qui se développe d’elle-même, qui y croit? Certes, certes. Mais le roman de Karl Olsberg a des qualités rares.
Il y a quelques jours, l’Assemblée nationale française a rejeté le projet de loi Hadopi. Ce texte, voulu par le président himself, prévoyait un durcissement des sanctions pouvant frapper les internautes qui téléchargent illégalement du contenu sur internet. Il aurait ainsi placé la France parmi les pays les plus sévères dans le domaine.
Le volet le plus contesté de la loi Hadopi est le suivant: un contrevenant aurait pu être privé d’accès internet, durant une période allant de deux mois à un an. Et comble de l’absurde: l’internaute qui a été privé d’accès aurait dû continuer de payer son abonnement durant la coupure.
Mais ce n’est pas là le réel objet de ce billet. Le Dragon hyper-surfeur que je suis ne veut pas se prononcer sur l’opportunité de durcir les lois concernant le téléchargement illégal. J’ai en effet une belle théorie concernant les droits d’auteur et leur respect, mais j’ai aussi une pratique un peu différente de la belle théorie.