Je connais des Français qui parlent l’anglais comme des vaches l’espagnol. Un accent frenchy à couper au couteau, des The qui ne décollent pas du Ze et une assurance que pour parler anglais, il suffit de prononcer en anglais des mots français. C’est ainsi que le collègue français de mon beau-frère, parlant à un Anglais, lui a assuré être « atteignable on my portable ». Chaque fois que j’y pense, je me demande encore comment son client a pu comprendre « You can join me on my cell phone »…
Bref, Bernard Kouchner doit lui aussi revoir son accent anglais. Parce que lorsque le journal israélien Haaretz comprend qu’Israël veut manger l’Iran (eat) au lieu de frapper l’Iran (hit), l’incident diplomatique est du format maousse costo. Tout cela pour dire au fond qu’Israël ne doit faire ni l’un ni l’autre, même si certains estiment que la guerre irano-israélienne a déjà commencé et que la guerre au Liban était en fait une première guerre entre les deux pays.
Toujours est-il que certains se demandent encore l’utilité de la linguistique. Voilà que pour des histoires d’h pas assez aspiré et de /i/ pas assez allongé, la linguistique sème la confusion dans la politique internationale. L’attitude de Kouchner, en colère contre les inaptitudes phonétiques des journalistes d’Haaretz me semblent toutefois faire méchamment honneur à la réputation cocardière des nos chers voisins. Ne lui viendrait-il pas plutôt à l’idée de présenter ses excuses pour son épouvantable prononciation dans la langue de Shakespeare? Lire le reste de cette entrée »