Non, ces mots ne sont pas de moi (je suis à la rigueur petit, mais pas petite). Un vent de révolte a parfois soufflé sur ma jeunesse, comme sur celle de tout adolescent qui se respecte. Le communisme, Greenpeace, des métalleux qui hurlent leur mal-être… Je me suis identifié, oui. Mais non, je ne revendique pas la paternité de cette phrase qui est aussi le titre de ce billet. Celle qui a fait cet aveu, touchant parce que respirant la sincérité, c’est Valérie Garbani, future ex-conseillère communale de Neuchâtel. Chahutée par sa vie privée, la Neuchâteloise de 42 ans a commis plusieurs esclandres extra-politiques qui l’ont contrainte de démissionner. Elle quittera ses fonctions le 1er juillet.
Dimanche, elle a fait cette confidence, aveu atypique, à l’émission « Mise au point » de la TSR. Regardez plutôt (et avancez jusqu’à 9 min 05 pour assister au passage-clé).
Avec ses yeux d’enfants, elle croyait que les idéalistes n’arrivaient pas à grand chose. Une enfance pauvre, un goût de révolte, de la rage. Puis elle est devenue militante, s’est engagée en politique pour devenir une socialiste efficace. Un bel exemple de raison. L’exemple que tous les terroristes et les casseurs devraient suivre, en somme. Certes, Valérie Garbani n’a pas le monopole de la raison. Certes, la Suisse est un pays aux nombreux privilèges et il y est sans doute plus facile qu’à Bassorah de choisir la politique plutôt que les armes. Mais si je pensais que les idéalistes n’arrivaient pas à grand chose, je me métamorphoserais sur-le-champ en terroriste. Et vu la lenteur du système suisse, peut-être que tous les politiciens suisses me suivraient… Eloge de la patience.
Bref, tout ça pour dire que j’aimais bien Valérie Garbani, politicienne sans faux-semblant qui défendait les p’tites gens, comme on dit chez nous. Si naturelle que les vagues de sa vie privée ont submergé son engagement professionnel. A seulement 42 ans, elle est passée sous la Coupole fédérale et à l’Exécutif de la capitale neuchâteloise avec, de l’aveu même de ses adversaires, une excellente maîtrise des dossiers. Sa présence sur l’échiquier politique va nous manquer. Bon vent à Valérie Garbani. Et qui sait, ce n’est peut-être qu’un au revoir…
Patoudoux