J’adore le cinéma. Et je considère que cet art, qui a consacré – souvent à raison, parfois à tort – la terminologie de «culture de masse» dès ses débuts à l’aube du XX siècle, est injustement sous-estimé. Un art populaire? Certes, on ne va pas au cinéma comme on va au musée de l’art brut. Mais c’est faire injure à tous ceux qui ont honoré le 7e art, des frères Lumière aux frères Coen (sans oublier, dans un autre registre, les frères Weinstein), que de ne pas le mettre sur un même plan que la littérature ou la peinture.
Le cinéma est un art comme un autre, à la différence peut-être que son évolution est et restera – plus que dans d’autres formes d’art- tributaire de l’évolution de la technologie. On peut en faire tout et n’importe quoi. Mais ce que je retiens du haut de mes modestes 10 ans d’expérience de passionné est le constat suivant: quand il est utilisé par des artistes inspirés, le cinoche confine à l’extase. Je ne connais pas meilleure expérience – intellectuelle, visuelle et sensorielle – que de me plonger dans une salle obscure. C’est ce qui m’a poussé à en étudier l’histoire et l’esthétique dès lors que j’étais sorti de l’âge bête, celui durant lequel on ne s’intéresse à rien (dans mon cas, je ne m’intéressais qu’au football).
Hier soir donc, j’ai visionné, pour la troisième fois en quelques semaines avec toujours la même admiration, «No Country for Old Men» (je vous épargne de la traduction française). Une œuvre des frères Coen, la meilleure qu’ils aient produite à ce jour, bien que leur filmographie soit déjà bien dotée en chefs-d’œuvre (« The Big Lebowski », « Fargo », « Miller’s Crossing » et j’en passe). Adaptation d’un roman de Cormac McCarthy, « No country… » recèle tout ce que le cinéma peut créer de meilleur. Pour la troisième fois donc, j’ai été subjugué par la maîtrise du 7e art et face à cette beauté constituée de 25 photographies par seconde (soit 183’000 photos pour «No country…»), j’en ai presque versé une larme. En voici les raisons.
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