Le peuple suisse tout entier remercie chaleureusement Robin Söderling d’avoir poussé Rafael Nadal à la sortie du tournoi de Roland-Garros sans lui donner envie de répliquer l’exploit avec Federer. Une main invisible devait être derrière notre Fed national si on en juge par les très stressantes heures passées devant Federer-Acususo, Federer-Haas, Federer-Del Potro. Cela ne s’est joué à trois fois rien, juste à l’art, au génie hallucinant de saisir l’occasion au bon moment, d’attendre la baisse de régime de l’autre pour lui asséner quelques coups décisifs. Et passer la rampe, malgré la pression, malgré la lourdeur du fardeau que devait représenter cette phrase toujours répétée « This year or never ».
Je n’ai pas vu le Federer éblouissant qu’on avait l’habitude de voir parfois – sauf peut-être contre Monfils. Et sauf lorsque le coup à jouer devenait important. Regardez aujourd’hui le deuxième set : rien de bien tranchant sinon le tie-break, implacable à faire peur. J’ai épongé quelques litres de sueur, et j’en connais qui devaient astiquer les feuilles de leur yucca pour éviter de voir la télé, face à del Potro. A nouveau ces retours de revers chopés à mi-terrain, préludes à une gifle monumentale, du même type de ceux que l’on voyait face à Nadal en 2008. Et en 2007. Et en 2006. Mais pas la même issue, car le grand Argentin a connu une baisse de régime fatale. Lire le reste de cette entrée »