Val d’Isère 2009, un petit air de Crans-Montana 1987

La vertigineuse piste de Val d'Isère a souri aux Suisses

Ski alpin, Cuche, Gut, Janka… Blablabla et blablabli. J’en vois déjà qui baillent au fond de la salle à l’idée de lire un énième papier sur le ski, sur la Suisse qui brille, sur ces héros des championnats du monde de Val d’Isère. Alors, tentons une dernière fois de les convaincre de l’authentique exploit réalisé par l’équipe de Suisse sur les pentes de Haute-Tarentaise. Deux semaines de folie!

L’ahurissant tableau des médailles est éloquent, rien de plus. Dans un classement où l’on constate une toujours plus forte internationalisation du ski (12 nations ont récolté une médaille), la Suisse prend une magnifique première place. Du jamais vu depuis 20 ans et les Mondiaux de Vail, aux USA, à la grande époque du ski suisse. La Suisse avait alors ramené 11 médailles, dont 3 en or (Walliser, Schneider, Hangl). Toutefois, 20 après, l’exploit est d’autant plus grand que davantage de nations peuvent rivaliser (seules 7 nations avaient été médaillées à Vail).

Défago et Gisin pour Albrecht

Deux victoires en pensant à Daniel Albrecht

Kitzbühel, Wengen, Cortina, Altenmarkt, des temples du ski alpin. Défago-Gisin, des grands noms du ski! En deux semaines, Dominique Gisin, une jeune Obwaldienne de 23 ans, et Didier Défago, un jeune papa morginois de 31 ans, se sont imposés deux fois dans ces quatre étapes reines de la Coupe du monde. Des exploits retentissants qu’il convient de souligner à leur juste valeur.

Car un autre événement a autant mis en relief qu’obscurci ces deux doubles victoires. Un autre Helvète pour le moins prometteur, Daniel Albrecht, s’est complètement envolé sur le dernier saut lors de l’entraînement en vue de la descente de Kitzbühel. Violente chute. Perte de connaissance. Hémorragie cérébrale, poumons touchés, coma. On en frissonne. Tout s’effondre, plus rien n’a d’importance, même les victoires et les défaites. En l’espace d’un dixième de seconde, tout bascule, un solide espoir perd tout ou presque à 25 ans seulement. On relativise tout le reste, on rend hommage, on craint, on espère.

L’hiver et le ski. Lara, Simi, Dario et Didier. Vibrons, vibrons!

Le ski, c'est aussi des ambiances exceptionnelles

J’aime l’hiver, parce qu’il fait froid. J’aime l’hiver, parce qu’on peut faire du ski, du bob, de la raquette et aussi du patinage artistique au volant de sa voiture. J’aime l’hiver, parce qu’on peut passer des heures à regarder du ski à la TV. J’aime encore plus l’hiver quand les Suisses sont brillants dans les sports de neige. J’ai donc cette année d’autant plus de raisons d’aimer l’hiver. Car de Dario Cologna à Simon Ammann en passant par Carlo Janka et l’indéboulonnable Didier Cuche, la Suisse du ski a de quoi être fière. Et j’aime encore plus l’hiver en contemplant Lara Gut sur une piste de ski.

J’aime pas les gens qui n’aiment pas l’hiver. J’aime pas les gens qui crient au scandale dès qu’ils voient un flocon. J’aime pas les gens qui conduisent comme des abrutis sur la neige. J’aime pas les gens qui n’aiment pas le ski à la TV. Et j’aime encore moins ceux qui te regardent d’un air navré quand tu leur dis que t’aimes bien l’hiver et les courses de ski à la TV. Enfin, je ne les déteste pas vraiment, je les plains seulement de ne pas apprécier de tels spectacles, de passer à côté de victoires qui vous prennent aux tripes. Je les plains de rester fixer sur les sports d’été et de bouder ceux d’hiver. Et je grommelle à l’idée que la plupart des amateurs de sports d’hiver ne jurent que par le hockey sur glace. Par dessus tout, je fulmine de voir le traitement réservé à certains sports à la TV.