Or donc, de l’encre coule à flot sous les ponts de la Seine depuis que le malheureux Thierry Henry a usé de sa main gauche pour contrôler un ballon qui lui échappait. Et voilà que Christine Lagarde, cette femme grisonnante, rachitique et bien droit dans ses chaussures de politicienne, intervient pour condamner cette tricherie et demander que le match soit rejoué. Mais de qui se moque-t-on? Même si Thierry Henry lui-même en fait la demande, il est trop tard pour revenir en arrière, sous peine de créer un précédent qui risquerait fort de semer la pagaille sur la planète foot.
France-Irlande, 0-1, Stade de France, 103e minute de jeu. Pas besoin d’en dire plus, vous connaissez tous l’histoire. J’en viens donc à la suite. Je ne suis ni un fan de la France, encore moins de Domenech, sans en être pour autant un ennemi. Mais je ressens une envie irrépressible d’intervenir dans ce débat pour remettre le ballon au milieu du terrain. Disculper ceux que l’on crucifie sur l’autel du football. Je fus un footballeur émérite, et je n’ai jamais aimé la tricherie. Mais s’il y a bien une chose que je peux comprendre – sans toutefois l’approuver – et que tous les footballeurs comprendront aussi, c’est le geste de Thierry Henry. Quand un ballon fuyant vous arrive sur le bras, votre premier réflexe ne sera pas de retirer votre membre, mais de vous en servir pour rectifier la direction du ballon. Ce n’est pas de la tricherie assumée, mais un mauvais réflexe que j’estime par exemple moins condamnable qu’un joueur qui fait de la simulation pour obtenir un pénalty – sale habitude que l’on observe chaque week-end sur les terrains de foot. A ce titre, je tiens à dire que le geste de Henry n’a rien à voir avec celui de l’ami Diego Maradona qu’on s’est empressé de ressortir des archives à titre de comparaison.