Dans l’interminable course à la présidentielle américaine, les candidats ont fait leurs choix pour la vice-présidence.
Joe Biden, 35 ans de Sénat
Le jeune et inexpérimenté démocrate black, Barack Obama, a choisi un vieux briscard blanc de 65 ans, Joe Biden, lequel est au Sénat depuis 1973 (!) et a déjà été, plus ou moins brièvement, dans la course aux primaires en 1988 et 2008. Celui dont le slogan proclame le changement – peu original, mais il est vrai qu’après huit ans de busheries, cela peut porter – opte pour un cacique de la politique.
De l’autre côté, un autre vétéran, de guerre celui-là, John McCain, 72 ans, choisit comme colistière Sarah Palin, une femme de 44 ans, gouverneure d’un Etat isolé, l’Alaska, totalement inexpérimentée, ex-dauphine de Miss Alaska, membre à vie de la National Rifle Association et héroïne anti-avortement.
Sarah Palin, gouverneure de l'Alaska depuis 2006
Deux choix surprenants, mais très révélateurs. On choisit celui ou celle que l’on n’est pas : jeune, femme , fraîche en politique pour Mc Cain, blanc, âgé, expérimenté pour Obama. C’est ce que l’on appelle la complémentarité. Oui, mais c’est une complémentarité à double tranchant. En voulant ratisser large, compenser les faiblesses de l’un par les forces de l’autre, gagne-t-on en puissance? Ou est-ce un affaiblissement? Prôner le changement radical avec la politique désastreuse de George W. et opter pour un vieux de la vieille comme co-listier? Chercher à ramasser les voix féminines des déçues par l’abandon de Clinton et prendre comme co-listière une parfaite inconnue parce qu’elle est ultra-conservatrice et femme? Tout cela pue le calcul, la formule mathématique des spin doctors. C’est fait pour gagner. Oui, mais à quel prix? Lire le reste de cette entrée »